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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 19:06
Notions : le réel, matière et esprit, démonstration, morale

I - Les théories sceptiques de l'antiquité
a) sextus empiricus
b) Arcèsilas
c) Carnéade

II - La théorie Platonicienne de la vérité
a) La critique du relativisme
b) la théorie des Idées

III - Le double sens de l'expression "l'homme est la mesure de toute chose"
a) idée de vérité absolue - Platon
b) Vérité relative non sceptique - Protagoras


IV - Comment définir la vérité?
a) la vérité correspondance
b) la vérité cohérence

c) la vérité est indéfinissable, logiquement


Intro :
On peut partir de la question de savoir si l'expression "à chacun sa vérité" à t-elle un sens?
Cette question est celle du relativisme, thèse philosophique selon laquelle la vérité est multiple.
Dans quels domaines?

a) Du point de vue de la connaissance
relativisme : idée selon laquelle nous n'avons pas de connaissance directe des choses, mais seulement des représentations subjectives
ex : illusion des sens (couleurs)

b) conflit d'opinion
Lorsqu'il s'agit de savoir si Dieu existe, c'est à dire si il est la cause première de toute chose

c) moral

En vue de la multiplicité des comportements humaines, il semble impossible de dire la vérité en soi.
=> multiplicité de la théorie morale
il est possible de critiquer le relativisme ^par le biais de son aspect moral. Si l'on pose la question de savoir si tout est acceptable et selon quels critères?

d) relativisme esthétique

Dans ce domaine, on met en avant "les goûts et les couleurs ne se discutent pas" C'est un relativisme de goût.
Le relativisme est proche du scepticisme, c'est à dire de la thèse philosophique selon laquelle l'esprit humain ne peut atteindre aucune vérité.
Le problème philosophique est que si les normes morales varient avec les sociétés et le temps, c'est à dire si il n'existe pas de règles universelles, alors la "vérité" d'un tyran est aussi respectable que n'importe qu'elle autre.

I - Les théories sceptiques de l'Antiquité
A - Pyrrhon - Sextus Empiricus


Sextus Empiricus définit le scepticisme comme la faculté de différencier les apparences et les concepts de toutes les manières possibles. De là, nous en arrivons à la cause de la force. C'est à dire de toute chose, d'abord à la suspension du mouvement ou à l'ataraxie.
Ataraxie : sorte de béatitude ou sagesse que l'on atteint lorsque que l'on a compris qu'entre deux opinions il ne fallait pas trancher.

Pour Pyrrhon, tout n'est qu'opinion, et il déclare que toute information qui prétend dire quelque chose de certain est dogmatique. Il met en cause la connaissance humaine, et la philosophie, car il prétend que rien de ce que nous percevons et de ce que nous jugeons ne se réfère à quoi que soit de réel.

Ex : quelque chose m'apparaît jaune, sucré et mou :
- miel ?
- ce n'est pas du miel
- cela ne ressemble pas à du miel pour Pyrrhon
- c'est du miel

Pyrrhon dit que l'on perçoit bien des choses, mais celles-ci ne sont que des apparences.
L'apparence est différente de l'être. C'est une thèse du Solipsisme, selon laquelle il n'y a que des apparences, et ce que l'on appelle réalité n'est qu'une représentation d'un esprit.
Pour lui, il n'y a pas de moyen d'établir un rapport entre l'apparence d'une chose et la chose. Suppose dont elle serait l'apparence. On pourrait dire que le scepticisme de Pyrrhon est absurde puisque les exemples de la vie quotidienne le réfute. Mais in ne cherche pas à critiquer des comportements de la vie quotidienne, mais seulement qu'il est irrationnel de chercher à trouver une vérité philosophique.
Pourquoi cherchons nous la vérité? il préconise d'arrêter de philosopher.

B ) Arcésilas
Successeur de Platon, directeur de l'Académie en 270 av JC
pour Arcésilas la philosophie n'est pas une compétence, c'est une fonction critique, c'est une mise en question des fondements.

C) Carnéade
Successeur de Arcésilas, 100 ans après. Cicéron est celui qui lui a transmis ses pensées. Sa doctrine sceptique (carnéade) est que aucun ne jugement sur la réalité ne peut être vrai à moins :
- qu'il soit basé sur des impressions vraies
- que ses impressions soient correctement enregistrées, par celui qui les perçoit.

Carnéade distingue 2 catégories d'impression :
- celle qui est craie car associée à un fait ou à un objet
- celles qui ne peuvent être perçues comme vraies car elle ne font penser à rien.

Comparaison Pyrrhon/Carnéade
Pour Pyrrhon, les deux conditions ne peuvent etre rempiles, c'est à dire toutes nos impressions sont du 2 ème type. Carnéade ajoute une 3ème distinction entre le vrai et le faux : le probable, le vraisemblable.
on peut conclure en disant que même si aucun jugement n'est absolument vrai, il reste que certaines impressions entraînent une persuasion. Donc ici on peut parler de probable vrai.
A-t'on besoin de vérité absolue?

II - La théorie Platonicienne de la vérité
A) La critique du Scepticisme


Etude du texte de Platon

l'auteur soutient qu'on accède à la vérité que par la pensée, ils partent des apparences

B) La critique du relativisme - Etude du texte de Platon

a) Pour Platon, dans chaque situation l'on a recours au spécialiste. on s'accorde sur le fait que certains savent mieux que d'autres, c'est à dire ont une  opinion supérieure à d'autres. Platon critique le relativisme en étudiant ses conséquences.
b) Si l'on distingue le savant de l'ignorant, c'est qu'il existe une pensée vraie qui sera la même pour tous les individus.
c) Donc personne n'est prêt à accepter les conséquences de la thèse relativiste, à savoir que toutes les opinions se valent.
d) Selon la thèse relativiste, plus il y a d'individus à adopter une opinion plus elle est vraie. Implicitement, c'est une critique de la démocratie.
e) Pour Platon, le relativisme est logiquement contradictoire, car si tout est relatif, alors le relativisme l'est également. Il est vrai aussi bien que faux que tout est relatif.

Le Cratyle - Etude de texte

Entre Socrate et Hermogène, qui veulent mettre en évidence les conséquences morales du relativisme. Tout d'abord, il y a un rappel de la thèse relativiste où Socrate montre que si l'on ne distingue pas l'apparence d'une chose de son être, c'est à dire sa permanence, ce qui fait que l'essence de l'homme reste la même. On aboutit à une confusion qui ne permet plus de distinguer si un homme est bon ou méchant (cf Nieztche qui reprend dans son oeuvre l'idée que l'homme est bon ou méchant)

Pour Platon, il est inimaginable qu'il n'y ait pas d'hommes méchants ni d'hommes bons. Le bon est raisonnable, le méchant est déraisonnable.
C'est le problème du choix entre les plaisirs. Platon dit qu'on peut privilégier les plaisirs de façon irrationnelle avec des conséquences déraisonnables. Cela dépend de la possession d'un savoir ou pas. Cela signifie qu'il identifie rationnellement et raisonnablement. C'est à dire que si je sais ce qui est bon, alors je vais vouloir le faire. Je peux croire que quelque chose est bon pour moi, mais je ne peut pas rationnellement faire le mal, on a privilégié les plaisirs sur le bien.

Peut-on savoir ce qui est bien et ne pas le faire?
Oui. Pour Platon, on peut être vaincu par le plaisir, c'est à dire préférer l'agréable au juste et au bien. Pour Platon, le plaisir immédiat a des conséquences négatives. Socrte dit que les exercices physiques et parfois certains médicaments peuvent être des choses désagréables immédiatement, mais produisent des effets bons. Au contraire, les plaisirs immédiatement ressentis peuvent avoir des conséquences négatives. Nous sommes capables de faire un calcul, d'accepter les maux immédiats car dans le temps l'on sait que le plaisir sera supérieur aux choses que nous avons endurées. Le relativisme moral est réfuté, c'est à dire que pour Platon, il y a une connaissance vraie de ce qui est bien.

Pour Platon, nul n'est méchant volontairement. S'il existe une essence du bien, alors la liberté humaine existe, mais elle ne peut consister pour chacun à définir le bien. De plus, si le bien existe en soi, ce n'est donc pas moi qui le définit. S'il existe une essence du bien, est-ce que cela rend la liberté humaine inutile, illusoire? Pour Platon, plus l'opinion s'approche de l'essence, plus elle est vraie.

- l'absolu s'oppose à l'interprétation
- la liberté absolue de chacun définit l'essence des choses
- en soi s'oppose à pour moi
- le vrai s'oppose à l'opinion, au relatif

2) La théorie des Idées
Idée : essence

Le désir de savoir est naturel chez l'homme, et la connaissance en soi est un bien. Platon pose la question de savoir qu'est-ce qui mérite d'être connu? Avant Platon, les philosophes prennent pour objet de la connaissance les 4 éléments (l'eau, la terre, le feu, l'air). Ainsi était abordée la réalité avant Platon. Mais ce dernier dit que si l'on prend pour objet de la ,ce des éléments matériels, alors nous sommes coincés car ces éléments changent dans le temps. Donc la connaissance changerait également. Platon va alors dire que l'objet de la connaissance doit être l'essence des choses, car c'est la seule chose qui ne soit pas corrompue par le temps... Platon explique qu'il ne faut pas partir d'éléments fondamentaux mais par la question de qu'est-ce que l'être des choses.
Pour Platon, toute chose participe de l'essence. Par exemple, une belle fleur participe de l'essence du beau.
Les réalités sensibles participent à des réalités intelligibles
Pour Platon, la connaissance vraie n'est pas possible au niveau des réalités sensibles car elles sont prises dans un flux perpétuel. La connaissance vraie ne peut donc avoir comme objet que l'essence des choses, car cette essence a 3 caractéristiques. Elle est éternelle, unique et elle est seule vraiment réelle. Chacun voit une apparence et décide que c'est cela qui est vrai.
A l'inverse, à l'essence éternelle et intelligible correspond la connaissance philosophique. Elle permet d'atteindre la vérité en soi. Surtout pour lui, elle n'est pas relative à chacun.



III - Le double sens de "l'homme est la mesure de toute chose"

A) Idée de la vérité absolue

voir cours sur Platon

B) Une vérité relative non sceptique : Protagoras
Les Sophistes incarnent ceux qui ont des croyances sûres. Ils étaient des bourgeois qui se faisaient payer pour enseigner, alors que Platon enseignait pour rien. Donc il ne les aimait pas.

1) Pour Protagoras, le discours est double sur toute chose. C'est l'idée selon laquelle sur toute chose plusieurs discours se contredisent. On peut prendre pour exemple le débat judiciaire (4points de vue)

la notion de réel est en elle-même contradictoire, car les choses apparaissent d'une telle façon à un tel, de telle façon à tel autre. il y a 2 façons de comprendre "l'homme est la mesure de toute chose" :

- vrai - juste - beau - bien :l'homme définit : conventionnel, objectif
- chacun définit : relativisme - subjectif

Essence : absolu
L'homme : convention : objectif
tel homme : opinion : subjectif

il y a 2 sens : a chacun sa vérité / l'humanité a sa vérité
Cela signifie que l'homme n'accède pas à une vérité absolue. Cependant, il lui faut des critères pour déterminer le bien/le mal/ le vrai/ le beau. Donc la convention est un critère.
Le vrai (et le reste) n'est pas qq chose qui transcende l'homme pour Protagoras, c'est au contraire définit par lui. Le relativisme de Protagoras n'est pas un subjectivisme, c'est objectif et rationnel.
Il faut bien disposer l'individu à entrer dans sa culture. Donc la vérité est plus importante par le bien-être qu'elle apporte que par rapport à sa conformité à un absolu.

IV - Comment définir la vérité

3 sens possibles:
a) c'est un vrai Van Gogh (authenticité)
b) Il n'a pas dit la vérité au juge (sens moral)
c) l'eau gèle à 0°

a) la vérité veut dire authenticité, c'est un usage métaphorique
b) c'est un usage métaphorique. C'est un problème d'intention et non pas de vérité.
c) Il s'agit de vérité dans le sens d'étudier un rapport entre quelque chose qui est dit...(...)

Donc la vérité ne concerne que ce dernier point.
Quand l'insertion est-elle vraie?

1) La vérité comme correspondance

Ici, on suppose qu'il existe une relation nécessaire entre la réalité et ce qui en est dit. On suppose également que la pensée doit refléter la réalité (cf thèse de Platon) Tout élément de la réalité correspond à une essence.
Le problème de cette thèse, c'est qu'on ne peut pas bien cerner le sens précis du verbe "correspondre". Platon veut-il dire qu'il y a adéquation? Reflet?

il s'agit du rapport entre un fait et une proposition. On est donc dans la notion du langage. C'est ce que critiquera Wittgenstein.

2) La théorie de la vérité comme cohérence logique
Par exemple, "ceci n'est pas une pipe, c'est la représentation iconographique d'une pipe" de Magritte, est logiquement vrai.
la vérité est un problème de cohérence interne à un langage et non l'idée d'une correspondance.
Peut-on trancher entre la théorie comme correspondance et la théorie comme cohérence?

En fait, non, car le langage naturel repose toujours sur les 2. Ça veut dire que quand on dit quelque chose, on a toujours tendance à croire, penser que ça correspond à une vérité. En même temps, nous utilisons beaucoup de propositions qui ne correspondent à rien de vrai ou de faux (cf langage). on peut avoir le dilemme suivant : s'il existe plusieurs théories de la vérité, on retombe dans le relativisme philosophique, ou alors il faut supposer qu'elles correspondent à des réalités différentes.

3) il reste une solution : la vérité est indéfinissable

Dire que la vérité est indéfinissable, ce n'est pas dire qu'il n'y a pas de vérité. Elle existe, mais on ne peut pas la définir, la vérité est évidente, c'est quelque chose qui relève du constat.
Si aucune des deux solutions n'est la bonne, ni la vérité comme correspondance ni la vérité comme cohérence logique, on peut avancer l'idée que la vérité est indéfinissable. c'est ce que fait Frege dans un livre qui s'appelle Ecrits Logiques et philosophiques. il dit que toute recherche de la vérité aboutit à un cercle vicieux, car il existe des vérités, de fait, qui ont chacune leur façon d'être vraie. Si l'on voulait en rechercher une définition unique, nous verserions dans une régression à l'infini, c'est à dire que nous ne pourrions pas trouver "une" définition vraie (du bonheur, de l'amour...) c'est à dire une essence abstraite unique au sens de Platon.
Donc il nous faut admettre que la vérité se définit par sa transparence, son évidence. Il ne faut donc pas en chercher une définition plus élaborée. Il peut y avoir des exceptions à des vérités de fait, cela ne remet pas en cause ces vérités de fait.
En fait, il n'y a pas de problème de la vérité, excepté pour certains philosophes comme Platon, Spinoza, Hegel et Descartes. Pour eux,  il existe une vérité philosophique.
Chaque énoncé a en quelque sorte sa manière d'être vrai, il n'y a rien de commun à toutes les croyances vraies. il n'y a rien à dire de la vérité, c'est à dire que la vérité est une notion primitive (première).


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